: James Fenimore Cooper
: Le Tueur de Daims
: Books on Demand
: 9782322201488
: 1
: CHF 4.00
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: Krimis, Thriller, Spionage
: French
: 884
: Wasserzeichen
: PC/MAC/eReader/Tablet
: ePUB
Au début de la conquête de l'Amérique par les Anglais et les Français, la concurrence, euphémisme pour une véritable guerre, fait rage entre les deux camps. Pour les aider dans leurs manoeuvres et dans l'exploration du territoire, les deux partis se sont alliés avec des tribus indiennes. Les Français, qui n'ont pas vraiment le beau rôle dans ce récit, avec les Hurons, branche du peuple Iroquois. Les Anglais, ce sont les héros..., avec les Delawares, branche du peuple Mohican. Un jeune homme blanc, mais élevé par les Delawares, après la mort de ses parents, surnommé Deerslayer - Tueur de daims - du fait de sa grande adresse au tir à la carabine, accompagné par son ami delaware Chingachgook, s'est donné pour mission de délivrer la fiancée de ce dernier, Hist, détenue par les guerriers Hurons.

James Fenimore Cooper, né le 15 septembre 1789 à Burlington, dans le New Jersey, et mort le 14 septembre 1851 à Cooperstown, dans l'État de New York, est un écrivain américain. Il est notamment l'auteur du roman Le Dernier des Mohicans.

CHAPITRE PREMIER.


On trouve du plaisir dans les bois qu’aucun sentier ne traverse ; on éprouve des transports sur le rivage solitaire ; il existe une société où nul intrus ne se présente, sur les bords de la mer profonde, dont les mugissements ont une harmonie. Après toutes ces entrevues où je vais à la dérobée, après tout ce que je puis être, ou ce que j’ai été auparavant, je n’en aime pas l’homme moins, et j’aime la nature davantage en me mêlant à l’univers, et je sens ce que je ne puis jamais exprimer, ni cacher entièrement.

 

                                                                                                                                      LORD BYRON.Childe harold.

  

Les événements produisent les mêmes effets que le temps sur l’imagination des hommes. Ainsi celui qui a fait de longs voyages et qui a vu beaucoup de choses est porté à se figurer qu’il a vécu longtemps, et l’histoire qui offre le plus grand nombre d’incidents importants est celle qui prend le plus vite l’aspect de l’antiquité. On ne peut expliquer d’une autre manière l’air vénérable que prennent déjà les annales de l’Amérique. Quand l’esprit se reporte aux premiers jours des colonies en ce pays, l’époque en semble éloignée et obscure ; les mille changements qui se rencontrent dans les anneaux qui forment la chaîne des souvenirs rejettent l’origine de la nation à un jour si éloigné, qu’il semble se perdre dans les brouillards du temps ; et cependant quatre vies d’une durée ordinaire suffiraient, pour transmettre de bouche en bouche, sous la forme de tradition, tout ce que l’homme civilisé a fait dans les limites de la république. Quoique l’état de New-York seul possède une population excédant, celle de l’un ou de l’autre des quatre plus petits royaumes de l’Europe, ou de toute la Confédération suisse, il n’y a guère plus de deux siècles que les Hollandais ont commencé à s’y établir et à tirer le pays de l’état sauvage. Ainsi ce qui parait vénérable par une accumulation de changements devient familier à l’esprit quand on vient à le considérer sérieusement sous le seul rapport du temps.

 

Ce coup d’œil jeté sur la perspective du passé préparera le lecteur à voir les tableaux que nous allons esquisser avec moins de surprise qu’il n’en pourrait éprouver sans cela, et quelques explications additionnelles le reporteront en imagination à l’état exact de société que nous désirons mettre sous ses yeux. C’est un fait historique que les établissements sur les rives orientales de l’Hudson, comme Claverack, Kinderbook, et même Poughkeepsie, n’étaient pas regardés comme à l’abri des incursions des Indiens il y a un siècle, et il se trouve encore sur les bords du même fleuve, et à une portée de fusil des quais d’Albany, une habitation appartenant à une branche cadette des Van Rensselaers, ayant des meurtrières qui ont été percées pour la défendre contre ces ennemis astucieux, quoiqu’elle n’ait été construite qu’à une époque encore moins éloignée. On trouve d’autres souvenirs semblables de l’enfance du pays, dispersés dans ce qu’on regarde aujourd’hui comme le centre de la civilisation américaine, offrant les preuves les plus claires que tout ce que nous possédons de sécurité contre l’invasion et la violence est presque l’ouvrage de l’espace de temps qui est assez fréquemment rempli par la vie d’un seul homme.

 

Les incidents de notre histoire se sont passés entre les années 1740 et 1745, quand les portions habitées de la colonie de New-York se bornaient aux quatre comtés baignés par l’Atlantique, à une étroite ceinture de territoire de chaque côté de l’Hudson s’étendant depuis son embouchure jusqu’aux cataractes voisines de sa source, et à quelques établissements avancés sur les bords du Mohawk et du Schoharie. De larges ceint