: Voltaire
: Candide ou l´Optimisme Reclams Rote Reihe - Fremdsprachentexte
: Reclam Verlag
: 9783159604725
: 1
: CHF 4.40
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: Hauptwerk vor 1945
: French
: 184
: Wasserzeichen
: PC/MAC/eReader/Tablet
: ePUB
Die abenteuerliche Geschichte Candides, der auf seiner Suche nach der geliebten Cunégonde um den ganzen Erdball irrt und dessen Glaube an die 'beste aller Welten' angesichts der Alltäglichkeit von Unterdrückung und Gewalt auf eine harte Probe gestellt wird, ist Voltaires erzählerisches Meisterwerk. In seiner Mischung aus boshaftem Zynismus und Heiterkeit, aus radikaler Skepsis gegen alle Heilslehren und einem versöhnlichen Zukunftsoptimismus ist der kleine Roman zugleich ein unsterbliches Dokument der europäischen Aufklärung. 'Wenn ich wieder einmal, wie es im Zeitalter der globalen Aufrüstungen und Versklavungen ja geschehen muß, an der Welt verzweifle, genügen ein paar Seiten aus Voltaires zaubermärchenhafter und doch so prall anschaulicher Erzählung 'Candide'? um neue Spannkraft zu provozieren - der Funke seines Lebensfeuers springt auf den Leser über wie je.' (Robert Minder) Ungekürzte und unbearbeitete Textausgabe in der Originalsprache, mit Übersetzungen schwieriger Wörter, Nachwort und Literaturhinweisen. Mit Seitenzählung der gedruckten Ausgabe: Buch und E-Book können parallel benutzt werden.

Voltaire (eigentlich François-Marie Arouet; 21.11.1694 Paris - 30.5.1778), französischer Schriftsteller und Philosoph, gilt als einer der herausragenden und produktivsten Akteure der Aufklärung. Der Sohn eines Notars ging auf ein Jesuitenkolleg und studierte ab 1711 Jura. Entgegen dem Willen seines Vaters, der eine juristische Laufbahn für Voltaire vorgesehen hatte, wurde Voltaire Schriftsteller. Wegen seiner Spottverse auf Philipp II. wird er 1717 inhaftiert und verbringt elf Monate in der Bastille. 1726 bis etwa Anfang 1729 lebt er in England im Exil, wo er die Lehren John Lockes und Isaac Newtons kennenlernt, die sein Denken stark prägen. Voltaire wird als großer Freigeist und feingeistiger Denker ebenso verehrt, wie er wegen seiner Polemik und Streitbarkeit verhasst ist. Eine kirchliche Beerdigung in Paris wird dem Kirchengegner verwehrt. Mit viel List gelingt Verwandten eine Beisetzung in der Abtei von Sellières. 1791 wird Voltaire ins Panthéon nach Paris überführt. Voltaire verfasste über 700 Texte, darunter Dramen ('Ödipus', 'Cäsars Tod', 'Der Fanatismus oder Mohammed der Prophet'), Epen ('Die Liga', 'Die Henriade'), Gedichte ('Gedicht über die Katastrophe von Lissabon', 'Zadig oder Das Schicksal') und Prosa ('Candid oder Die Beste der Welten', 'Der Freimütige'). Das in diesen Texten maßgebliche humanistische Gedankengut formuliert Voltaire in seinen 1833 erstmals erscheinenden 'Lettres philosophiques' (dt. 'Philosophische Briefe') als offenen Angriff auf Kirche und Staat. 1756 beendet Voltaire seine siebenbändige Universalgeschichte 'Essai sur les moeurs et l`esprit des nations, depuis Charlemagne jusqu`à nos jours' (dt. 'Über den Geist und die Sitten der Nationen'). In seinem 'Dictionnaire philosophique portatif' (dt. 'Philosophisches Taschenwörterbuch') aus dem Jahr 1764 präsentiert Voltaire mit beißendem Zynismus eine vorläufige Zusammenfassung seiner philosophischen, naturwissenschaftlichen und sozialpolitischen Ideen. Sein Credo 'Écrasez l'infâme' (dt. 'Zerschmettert alles Niederträchtige') wurde zum Motto der Aufklärung und ist heute ein Emblem für Meinungsfreiheit und Toleranz. Die große Wertschätzung des Philosophen in Frankreich lässt sich anhand der französischen Bezeichnung für das 18. Jahrhundert erkennen: Dort heißt es ?Le siècle de Voltaire? (?Das Jahrhundert Voltaires?).

Chapitre quatrième
Comment Candide rencontra son ancien maître de philosophie, le docteur Pangloss, et ce qui enadvint

Candide, plusému encore decompassion que d’horreur, donnaà cetépouvantable gueux les deux florins qu’il avait reçus de son honnête anabaptiste Jacques. Lefantôme le regarda fixement, versa des larmes, et sautaà son cou. Candide, effrayé, recule.«Hélas! dit le misérableà l’autre misérable, ne reconnaissez-vous plus votre cher Pangloss? – Qu’entends-je? Vous, mon cher maître! vous, dans cetétat horrible! Quel malheur vous est-il[16] donc arrivé? Pourquoi n’êtes-vous plus dans le plus beau des châteaux? Qu’est devenue Mlle Cunégonde, la perle des filles, le chef-d’œuvre de la nature? – Je n’en peux plus», dit Pangloss. Aussitôt Candide le mena dans l’étable de l’anabaptiste, où il lui fit manger un peu de pain; et quand Pangloss fut refait:«Eh bien! lui dit-il, Cunégonde? – Elle est morte», reprit l’autre. Candide s’évanouità ce mot, son ami rappela ses sens avec un peu de mauvaisvinaigre qui se trouva par hasard dans l’étable. Candide rouvre les yeux.«Cunégonde est morte! Ah! meilleur des mondes, oùêtes-vous? Mais de quelle maladie est-elle morte? ne serait-ce point de m’avoir vu chasser du beau château de monsieur son pèreà grands coups de pied? – Non, dit Pangloss; elle aétééventrée par des soldats bulgares, après avoirétéviolée autant qu’on peut l’être; ils ont cassé la têteà monsieur le baron qui voulait la défendre; madame la baronne aété coupée en morceaux; mon pauvrepupille, traité précisément comme sa sœur; et quant au château, il n’est pas resté pierre sur pierre, pas unegrange, pas un mouton, pas un canard, pas un arbre; mais nous avonsété bien vengés, car les Abares en ont fait autant dans unebaronnie voisine qui appartenaità un seigneur bulgare.»

À ce discours, Candide s’évanouit encore; mais revenuà soi, et ayant dit tout ce qu’il devait dire, ils’enquit de la cause et de l’effet, et de la raison suffisante qui avait mis[17] Pangloss dans un sipiteuxétat.«Hélas! dit l’autre, c’est l’amour; l’amour, leconsolateur du genre humain, le conservateur de l’univers, l’âme de tous lesêtres sensibles, le tendre amour. – Hélas! dit Candide, je l’ai connu, cet amour, cesouverain des cœurs, cetteâme de notreâme; il ne m’a jamais valu qu’un baiser et vingt coups de pied au cul. Comment cette belle cause a-t-elle pu produire en vous un effet siabominable

Pangloss répondit en cestermes:«Ô mon cher Candide! vous avez connu Paquette, cette joliesuivante de notreauguste baronne; j’ai goûté dans ses bras lesdélices du paradis, qui ont produit cestourments d’enfer dont vous me voyez dévoré; elle enétait infectée, elle en est peut-être morte. Paquette tenait ce présent d’uncordelier très savant, qui avait remontéà la source; car il l’avait eue d’une vieillecomtesse, qui l’avait reçue d’uncapitaine de cavalerie, qui la devaità une marquise, qui la tenait d’un page, qui l’avait reçue d’un*jésuite, qui,étantnovice, l’avait eue en droite ligne d’un des compagnons de[18] Christophe*Colomb. Pour moi, je ne la donneraià personne, car je me meurs.

–Ô Pangloss! s’écria Candide, voilà uneétrange généalogie! n’est-ce pas le diable qui en fut lasouche? – Point du tout, répliqua ce grand homme; c’était une chose indispensable dans le meilleur des mondes, uningrédient nécessaire; car si Colomb n’avait pas attrapé, dans uneîle de l’Amérique, cette maladie quiempoisonne la source de lagénération, qui souvent même empêche la génération, et qui estévidemment l’opposé du grand but de la nature, nous n’aurions ni le chocolat ni lacochenille; il faut encore observer que jusqu’aujourd’hui, dans notre continent, cette maladie nous est particulière, comme lacontroverse. Les Turcs, les Indiens, les Persans, les Chinois, les Siamois, les Japonais, ne la connaissent pas encore; mais il y a une raison suffisante pour qu’ils la connaissentà leur tour dans quelques siècles. En attendant, elle a fait un merveilleux progrès parmi nous, et surtout dans ces grandes armées composées d’honnêtesstipendiaires, bienélevés, qui décident du destin desÉtats; on peut assurer que, quand trente mille hommes combattent en bataille rangée contre des troupeségales en nombre, il y a environ vingt millevérolés de chaque côté.

[19]– Voilà qui est admirable, dit Candide, mais il faut vous faire guérir. – Et comment le puis-je? dit Pangloss; je n’ai pas le sou, mon ami; et dans toute l’étendue de ce globe, on ne peut ni se fairesaigner ni prendre unlavement sans payer, ou sans qu’il y ait quelqu’un qui paye pour nous.»

Ce dernier discours détermina Candide; il alla se jeter aux pieds de soncharitable anabaptiste Jacques, et lui fit une peinture si touchante de l’état où son amiétait réduit que le bonhomme n’hésita pasà recueillir le docteur Pangloss; il le fit guérirà ses dépens. Pangloss, dans lacure, ne perdit qu’unœil et une oreille. Ilécrivait bien et savait parfaitement l’arithmétique. L’anabaptiste Jacques en fit sonteneur de livres. Au bout de deux mois,étant obligé d’allerà*Lisbonne pour les affaires de son commerce, il mena dans sonvaisseau ses deux philosophes. Pangloss lui expliqua comment toutétait on ne peut mieux. Jacques n’était pas de cet avis.«Il faut bien, disait-il, que les hommes aient un peucorrompu la nature, car ils ne sont point nés loups, et ils sont devenus loups. Dieu ne leur a donné nicanon de vingt-quatre ni baïonnettes, et ils se sont fait des baïonnettes et des canons pour se détruire. Je pourraismettre en ligne de compte[20] les banqueroutes, et la justice quis’empare des biens desbanqueroutiers pour enfrustrer lescréanciers. – Tout celaétait indispensable, répliquait le docteurborgne, et les malheurs particuliers font le bien général, de sorte que plus il y a de malheurs particuliers, et plus tout est bien.» Tandis qu’il raisonnait, l’airs’obscurcit, les vents soufflèrent desquatre coins du monde, et le vaisseau futassailli de la plus horrible tempêteà la vue du port de Lisbonne.

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