: Roberta Mezzabarba
: Les Confessions D'Une Concubine
: Tektime
: 9788835477068
: 1
: CHF 4.50
:
: Krimis, Thriller, Spionage
: French
: 296
: DRM
: PC/MAC/eReader/Tablet
: ePUB

Un jour tu seras heureuse, mais avant la vie t'apprendra à être forte

Un roman intense, chargé d'émotions fortes, au rythme cadencé. Une histoire de violence domestique, d'abus psychologiques qui vous serreront l'estomac. Misia, une jeune femme, et sa vie monochrome qui, petit à petit, se teint de plus en plus de noir, un noir qui sent la tristesse, la peur, le deuil. Et dans une escalade de violence, lorsque la situation semblera devenir irréparable, impossible à supporter, la solution semblera n'être qu'une seule... Mais la vie arrive parfois à surprendre, et bien que cela ne représente pas une juste récompense pour les maux subis, peut-être, avec le temps, cela atténuera les souvenirs, adoucira les angles vifs et ouvrira une lueur d'espoir. Chacune de nous mérite une vie en couleurs, mérite de devenir enfin l'artisan de son propre destin, sans plus succomber, pour être enfin libre d'aimer, de s'aimer.

4.


La recherche d’une vie


 

 

 

Travail, maison, maison, travail.

Voici l'existence d'une trentenaire.

Ma vie.

Quand j'étais jeune, je ne pouvais jamais me permettre de grands divertissements, parce qu'il n'était pas bien de sortir seule, encore moins en compagnie de mon petit ami.

Maintenant, mon mari préfère somnoler dans le canapé du salon, plutôt que de vivre.

Bien sûr, ça n'a pas toujours été comme ça.

Nous voulions un enfant, Dieu seul sait combien je l'ai désiré.

Avant le mariage, il semblait presque que je fuyais l'idée d'un engagement aussi important, puis, au fil des mois, entre nous, un espace, un vide oserais-je dire, s'était formé, vide que je pensais pouvoir combler avec un enfant.

Filippo semblait ne pas avoir les mêmes besoins, son travail de gardien de sécurité lui suffisait.

Mon mari était une bonne personne, il ne me faisait manquer de rien, mais son manque de sensibilité et sa froideur me bouleversaient.

À la fin de chaque mois, le cycle menstruel arrivait inévitablement pour détruire mes rêves, alimentés pendant ces trois ou quatre jours de retard.

Deux, trois, quatre fois.

C'était trop.

Trop de rêves déçus.

Chacun de nous pensait que chez l'autre, probablement, il y avait quelque chose qui ne fonctionnait pas, un mécanisme qui ne fonctionnait pas bien, une étincelle qui ne s'allumait pas au bon moment.

Puis un jour, le retard arriva à dix jours : je n'en parlais pas, comme si cela pouvait rendre mon rêve indestructible, mais ce rêve n'était rien d'autre qu'une bulle de savon, belle, iridescente, transportée par les ailes du vent, mais destinée à disparaître dans un plouf.

Silencieusement, je laissais passer les minutes et les jours, et les semaines devinrent des mois.

Pendant près de deux mois, j'ai bercé avec mes pensées l'idée d'un enfant, un grain de vie qui pourrait donner un sens à la mienne et qui éclairerait l'obscurité de mon existence.

Pendant longtemps, après cette nuit-là, je n’ai plus eu de larmes à pleurer.

Je fus réveillée dans mon sommeil par des douleurs aiguës dans le bas-ventre, comme si mes entrailles allaient être déchirées.

En silence, en me traînant, je parvins à atteindre la salle de bain où, une fois la lumière allumée, une horrible découverte m’attendait.

La chemise de nuit était trempée de sang au niveau de l’aine.

Je me souviens seulement d’avoir poussé un cri.

Puis plus rien.

Et ensuite seulement le vague souvenir de mon mari essayant de me faire revenir à moi, me transportant dans la voiture, enveloppée dans une couverture, puis les médecins, les infirmières, pareilles à des abeilles affairées autour de moi, les lumières fortes au-dessus de la table d’examen, éclairant ma nudité.

Mon enfant.

Mon enfant.

Rendez-moi mon enfant.

Rendez-le-moi.

Où l’avez-vous mis ?

Où?

Où?

Où l