: Fiodor Dostoïevski
: Crime et Châtiment
: Pretorian Media
: 9786197642599
: 1
: CHF 2.40
:
: Märchen, Sagen, Legenden
: French
: 767
: Wasserzeichen
: PC/MAC/eReader/Tablet
: ePUB
Découvrez le chef-d'?uvre incontournable de la littérature russe avec 'Crime et Châtiment' de Fiodor Dostoïevski. Cette oeuvre monumentale raconte l'histoire de Raskolnikov, un étudiant en droit qui commet un meurtre pour prouver sa théorie selon laquelle les gens exceptionnels sont au-dessus des lois morales. Plongez dans l'univers sombre et tourmenté de Raskolnikov et suivez son parcours psychologique alors qu'il est rongé par la culpabilité et les remords. Avec son style d'écriture immersif et sa profondeur psychologique, Dostoïevski offre une réflexion saisissante sur la nature humaine, la morale et la justice. 'Crime et Châtiment' est un classique de la littérature qui a marqué l'histoire de la littérature russe. Ce livre inoubliable est une oeuvre intemporelle qui continue d'inspirer les lecteurs du monde entier. Ne manquez pas l'occasion de découvrir cette oeuvre majeure de Dostoïevski et de plonger dans une expérience de lecture captivante et enrichissante.

Fiodor Dostoïevski (1821-1881) était un écrivain russe connu pour ses ?uvres littéraires profondes et psychologiques. Il a été influencé par la religion, la philosophie et la politique, ainsi que par ses propres expériences de la vie, notamment ses séjours en prison et son addiction au jeu. Dostoïevski a créé des personnages complexes et tourmentés, explorant les thèmes de la moralité, de la culpabilité, de la folie et de la redemption. Ses ?uvres les plus connues incluent 'Les Frères Karamazov', 'Crime et Châtiment', 'L'Idiot' et 'Le Joueur'. Dostoïevski a également été un critique social et politique, dénonçant les inégalités et les injustices de la société russe de son époque. Sa contribution à la littérature a influencé des générations d'écrivains et de penseurs, faisant de lui l'un des plus grands auteurs de tous les temps.

DEUXIÈME PARTIE

I

Raskolnikoff resta ainsi couché pendant fort longtemps. Parfois il semblait sortir de ce demi-sommeil, et alors il remarquait que la nuit était déjà avancée ; mais l’idée de se lever ne lui venait pas à l’esprit. Enfin, il s’aperçut que le jour commençait à poindre. Étendu à la renverse sur le divan, il n’avait pas encore secoué l’espèce de léthargie qui s’était abattue sur lui. Des cris terribles, désespérés, montant de la rue, arrivèrent à ses oreilles ; c’étaient, du reste, ceux que chaque nuit, vers deux heures, il entendait sous sa fenêtre. Cette fois, le bruit le réveilla. — « Ah ! voilà déjà les ivrognes qui sortent des cabarets », pensa-t-il, — « il est deux heures », et il eut un brusque sursaut comme si quelqu’un l’avait arraché de dessus le divan. — « Comment ! il est déjà deux heures ! » Il s’assit sur le divan et soudain se rappela tout !

 

Dans le premier moment, il crut qu’il allait devenir fou. Il éprouvait une terrible sensation de froid, mais ce froid provenait aussi de la fièvre qui l’avait saisi pendant son sommeil. Maintenant il grelottait à un tel point que ses dents claquaient presque les unes contre les autres. Il ouvrit la porte et se mit à écouter : dans la maison tout dormait. Il promena un regard étonné sur sa personne et autour de sa chambre : comment, la veille, en rentrant chez lui, avait-il oublié de fermer sa porte au crochet ? Comment avait-il pu se jeter sur son divan, non-seulement sans se déshabiller, mais même sans ôter son chapeau ? Ce dernier avait roulé par terre et se trouvait sur le parquet à côté de l’oreiller. — « Si quelqu’un entrait ici, que penserait-il ? Que je suis ivre, mais… »

 

Il courut à la fenêtre. Il faisait assez clair, le jeune homme s’examina des pieds à la tête pour voir s’il n’y avait pas de taches sur ses vêtements. Mais il n’y avait pas lieu de se fier à une inspection ainsi faite : toujours frissonnant, il se déshabilla et visita de nouveau ses habits, en regardant partout avec le plus grand soin. Pour surcroît de précaution, il recommença cet examen trois fois de suite. Il ne découvrit rien, sauf quelques gouttes de sang coagulé sur le bas du pantalon, dont les bords étaient frangés de déchirures. Il prit un grand couteau pliant et coupa les franges. Tout à coup, il se rappela que la bourse et les objets qu’il avait pris dans le coffre de la vieille étaient toujours dans ses poches ! Il n’avait pas encore pensé à les en retirer et à les cacher quelque part ! Il n’y avait même pas songé tout à l’heure, tandis qu’il examinait ses vêtements ! Cela était-il possible ?

 

En un clin d’œil, il vida ses poches et en déposa le contenu sur la table. Puis, après avoir retourné ses poches pour bien s’assurer qu’il n’y restait plus rien, il porta le tout dans un coin de la chambre. En cet endroit, la tapisserie délabrée se détachait du mur ; ce fut là, sous le papier, qu’il fourra les bijoux et la bourse. « Ça y est ! ni vu, ni connu ! » pensa-t-il avec joie en se relevant à demi et en regardant d’un air hébété dans l’angle où la tapisserie déchirée bâillait plus fort que jamais. Soudain, la frayeur agita tous ses membres : — « Mon Dieu ! murmura-t-il avec désespoir, — qu’est-ce que j’ai ? Est-ce que cela est caché ? Est-ce ainsi qu’on cache quelque chose ? »

 

À la vérité, ce butin n’était pas celui qu’il avait espéré, il ne comptait s’approprier que l’argent de la vieille ; aussi la nécessité de cacher ces bijoux le prenait-elle au dépourvu.

 

« Mais maintenant, maintenant ai-je lieu de me réjouir ? pensait-il. Est-ce ainsi qu’on cache quelque chose ? Vraiment, la raison m’abandonne ! »

 

Épuisé, il s’assit sur le divan, et aussitôt un violent frisson secoua de nouveau tous ses membres. Machinalement il tira à lui un vieux paletot d’hiver, tout en loques, qui se trouvait sur une chaise, et il s’en couvrit. Un sommeil mêlé de délire le saisit incontin