: Gustave Flaubert
: Salammbô un roman historique de Gustave Flaubert se déroulant à l'époque de la guerre des Mercenaires de Carthage, au IIIe siècle av. J.-C.
: Books on Demand
: 9782322465774
: 1
: CHF 2.70
:
: Historische Romane und Erzählungen
: French
: 264
: Wasserzeichen
: PC/MAC/eReader/Tablet
: ePUB
RÉSUMÉ :"Salammbô" est un roman historique fascinant de Gustave Flaubert qui plonge le lecteur dans l'univers tumultueux de Carthage au IIIe siècle av. J.-C., à l'époque de la guerre des Mercenaires. À travers une narration riche et détaillée, Flaubert dépeint les intrigues politiques et les passions dévastatrices qui secouent la ville. Le récit s'articule autour de Salammbô, la fille du général carthaginois Hamilcar Barca, et de son amour interdit pour Mathô, le chef des mercenaires révoltés contre Carthage. L'oeuvre explore les thèmes de la passion, du pouvoir et de la trahison, tout en offrant une reconstitution minutieuse de la civilisation carthaginoise. Flaubert s'appuie sur des recherches historiques rigoureuses pour créer un cadre authentique, mêlant descriptions luxuriantes et dialogues poignants. Les lecteurs sont transportés dans un monde où les dieux, les rituels et les batailles façonnent le destin des hommes. Le style de Flaubert, à la fois lyrique et précis, confère au roman une dimension épique qui captive et émeut."Salammbô" est une oeuvre magistrale qui illustre la capacité de Flaubert à allier érudition historique et profondeur psychologique, offrant ainsi un tableau vivant et complexe d'une époque révolue. _____________________________ ____________ BIOGRAPHIE DE L'AUTEUR : Gustave Flaubert, né le 12 décembre 1821 à Rouen, est l'un des écrivains français les plus influents du XIXe siècle. Issu d'une famille de médecins, il se tourne très tôt vers la littérature, développant un style distinctif marqué par une quête incessante de la perfection stylistique. Son oeuvre la plus célèbre,"Madame Bovary", publiée en 1857, lui vaut une renommée immédiate et un procès pour immoralité, dont il sort acquitté. Flaubert est également l'auteur de"L'Éducation sentimentale", un roman qui explore les désillusions de la jeunesse et les complexités des relations humaines. Passionné par l'histoire et les civilisations anciennes, Flaubert se lance dans l'écriture de"Salammbô" après un voyage en Tunisie qui nourrit son imagination et son souci du détail historique. Il consacre plusieurs années à des recherches approfondies pour recréer fidèlement l'atmosphère de Carthage. L'oeuvre de Flaubert est caractérisée par une prose élégante et une observation minutieuse de la société, faisant de lui un maître du réalisme littéraire.

Gustave Flaubert est un écrivain français né à Rouen le 12 décembre 1821 et mort, le 8 mai 1880. Considéré, avec Victor Hugo, Stendhal, Balzac et Zola, comme l'un des plus grands romanciers français du XIXe siècle. Flaubert se distingue par la modernité de sa poétique romanesque."Salammbô&quo ; est un roman historique paru le 24 novembre 1862.

Chapitre 1


LE FESTIN


C'était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d'Hamilcar.

Les soldats qu'il avait commandés en Sicile se donnaient un grand festin pour célébrer le jour anniversaire de la bataille d'Eryx, et comme le maître était absent et qu'ils se trouvaient nombreux, ils mangeaient et ils buvaient en pleine liberté.

Les capitaines, portant des cothurnes de bronze, s'étaient placés dans le chemin du milieu, sous un voile de pourpre à franges d'or, qui s'étendait depuis le mur des écuries jusqu'à la première terrasse du palais ; le commun des soldats était répandu sous les arbres, où l'on distinguait quantité de bâtiments à toit plat, pressoirs, celliers, magasins, boulangeries et arsenaux, avec une cour pour les éléphants, des fosses pour les bêtes féroces, une prison pour les esclaves.

Des figuiers entouraient les cuisines ; un bois de sycomores se prolongeait jusqu'à des masses de verdure, où des grenades resplendissaient parmi les touffes blanches des cotonniers ; des vignes, chargées de grappes, montaient dans le branchage des pins : un champ de roses s'épanouissait sous des platanes ; de place en place sur des gazons, se balançaient des lis ; un sable noir, mêlé à de la poudre de corail, parsemait les sentiers, et, au milieu, l'avenue des cyprès faisait d'un bout à l'autre comme une double colonnade d'obélisques verts.

Le palais, bâti en marbre numidique tacheté de jaune, superposait tout au fond, sur de larges assises, ses quatre étages en terrasses. Avec son grand escalier droit en bois d'ébène, portant aux angles de chaque marche la proue d'une galère vaincue, avec ses portes rouges écartelées d'une croix noire, ses grillages d'airain qui le défendaient en bas des scorpions, et ses treillis de baguettes dorées qui bouchaient en haut ses ouvertures, il semblait aux soldats, dans son opulence farouche, aussi solennel et impénétrable que le visage d'Hamilcar.

Le Conseil leur avait désigné sa maison pour y tenir ce festin ; les convalescents qui couchaient dans le temple d'Eschmoûn, se mettant en marche dès l'aurore, s'y étaient traînés sur leurs béquilles. A chaque minute, d'autres arrivaient. Par tous les sentiers, il en débouchait incessamment, comme des torrents qui se précipitent dans un lac. On voyait entre les arbres courir les esclaves des cuisines, effarés et à demi nus ; les gazelles sur les pelouses s'enfuyaient en bêlant ; le soleil se couchait, et le parfum des citronniers rendait encore plus lourde l'exhalaison de cette foule en sueur.

Il y avait là des hommes de toutes les nations, des Ligures, des Lusitaniens, des Baléares, des Nègres et des fugitifs de Rome. On entendait, à côté du lourd patois dorien, retentir les syllabes