: Charles Baudelaire
: Oeuvres Complètes
: WS
: 9782377877294
: 1
: CHF 0,90
:
: Erzählende Literatur
: French
: 150
: DRM
: PC/MAC/eReader/Tablet
: ePUB

Cet ebook regroupe les oeuvres complètes de Charles Baudelaire. Des tables des matières rendent la navigation intuitive et agréable. ---- Contenu: Le Jeune Enchanteur (1846) La Fanfarlo (1847) Les Fleurs du mal (1857) Les Paradis artificiels (1860) Les Fleurs du mal (1861) Les Épaves (1866) Les Fleurs du mal (additional poems of the 1868 edition) Curiosités esthétiques (1868): Salon de 1845, Salon de 1846, Le musée classique du bazar bonne-nouvelle, Exposition universelle - 1855 - beaux-arts, Salon de 1859, De l'essence du rire, Quelques caricaturistes français, Quelques caricaturistes étrangers. L'Art romantique (1869): L'?uvre et la vie d'Eugène Delacroix, Peintures murales d'Eugène Delacroix à Saint-Sulpice, Le peintre de la vie moderne, Peintres et aqua-fortistes, Vente de la collection de M. E. Piot, L'art philosophique, Morale du joujou, Théophile Gautier, Pierre Dupont, Richard Wagner et Tannhäuser à Paris, Philibert Rouvière, Conseils aux jeunes littérateurs, Les drames et les ...

George Croly
traduction de c.b.

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Le
Jeune Enchanteur


histoire tirée d’un palimpseste
de pompeïa

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Esprit public
1846 (Édition de 1869)

Pendant les fouilles faites en présence du roi de Naples, lors de la restauration de 1815, on trouva dans une des chambres de la maison d’Actéon une grande fresque d’une beauté très-particulière, qui représentait un groupe de nymphes dont les yeux étaient tournés vers la figure principale. Derrière celle-ci, un jeune Amour, penché galamment à son oreille, avait l’air de lui chuchoter quelque mystère. La grâce exquise des formes, le geste vif et empressé du petitchuchoteur, l’aimable tournure des nymphes, et même le singulier éclat des couleurs que dix-sept siècles au moins avaient respecté, attiraient les yeux de tous les artistes et de tous les connaisseurs. Naturellement l’imagination italienne se mit bientôt en quête de trouver une explication et un historique à cet incomparable morceau. Chaque jour donnait naissance à quelque nouvelle interprétation, mais le caractère essentiel de la probabilité manquait à toutes également.

Cependant l’histoire de la fresque mystérieuse n’était pas destinée à être un secret éternel. Dans les premiers mois de l’année 1836, un de ces papyrus, qui sont maintenant soumis à un excellent procédé de déroulement inventé par le chevalier Collini de Naples, fut ouvert, et laissa voir aux yeux surpris la fresque — en miniature, — en tête de la première partie du manuscrit. Le papyrus, déroulé en entier, contenait la présente histoire, sur laquelle avait été incontestablement fait le dessin dont elle étaitillustrée, histoire que nous donnons avec toutes les mutilations que la fragile matière du rouleau à moitié calcinée rendait inévitables. La plus formidable de ces lacunes se trouve juste au commencement ; elle défie encore l’érudition de toutes les académies italiennes, et laisse le champ libre à leur industrie imaginative.

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— Ô Callias ! je suis las du monde.

— Vous vous trompez, Sempronius ; vous êtes las de tout, excepté dumonde.

— Je sais ce que je dis, Callias, et je parle sérieusement. Mais comment vous persuader ; comment vous faire croire à quelque chose ? Vous, Callias, sceptique de profession ; vous, bel esprit athénien ; vous, insouciant écumeur connu dans toutes les mers de plaisir de la Grèce et de l’Asie ; vous, ô Callias, phalène qui roulez de fleur en fleur à travers tous les jardins de la folie humaine, comment pourriez-vous croire à cette lassitude infinie, à ce dégoût profond de tout ce que la terre contient ? Mais vous êtes