: Jessica MTSLA
: Le Noël que je souhaitais... Une Nouvelle de Noël
: Books on Demand
: 9782322511846
: 1
: CHF 8.10
:
: Erzählende Literatur
: French
: 158
: Wasserzeichen
: PC/MAC/eReader/Tablet
: ePUB
Dans une ville imprégnée de la féérie de Noël, Zindzi, une organisatrice d'événements fait une découverte surprenante. Par un caprice du destin, au détour d'une librairie de quartier, elle déniche une carte de voeux enchantée minutieusement dissimulée à l'intérieur d'un vieux livre d'occasion. Sur cette carte mystérieuse, est inscrite une formule magique :" Pour que la Magie s'opère", révélant ainsi un pouvoir capable de réaliser tous les souhaits avant Noël. Pensant d'abord à un jeu innocent, la jeune femme commence à innscrire ses voeux sur la carte, Cependant, elle se laisse rapidement emporter par la magie de ces actes, chaque souhait qu'elle y consigne semblant avoir une connexion avec un certain jeune homme. La carte, à l'apprence inoffensive, devient alors le catalyseur d'événements hors du commun pour la jeune femme, la poussant à repousser les limites de ses désirs et à affronter les conséquences inattendues de cette magie déconcertante.

Noël
J-30


À Brazzaville, l'idée qu'il ne se passe jamais rien persiste pour ceux qui n'y vivent pas, ou du moins c'est ce que l'on se dit quand notre emploi du temps ne ressemble en rien à celui de Zindzi Malanda. Dans cette ville qui semble aux premiers abords, calme en apparence, les rues semblent désertes uniquement parce que l'agitation règne à l'intérieur de ces maisons, ou de ces nouveaux immeubles qui semblaient pousser depuis un tout petit moment dans la ville. Un monde s'éveille tandis qu'un autre plonge dans l'obscurité, dissimulant des réalités souvent méconnues. Le cœur de la saison des fêtes battait son plein. Les rues étroites se métamorphosaient en véritables joyaux à ciel ouvert, illuminées par des guirlandes de perles chatoyantes, tissées avec habileté par des artisans locaux. Chaque coin de rue était une invitation à plonger dans un monde de féerie, où les couleurs vives et les motifs traditionnels étaient célébrés à travers des décorations artisanales éclatantes.

Dans ce pays au climat équatorial, Noël est célébré avec autant de passion et de ferveur que n'importe où ailleurs dans le monde, démontrant ainsi que la magie de cette fête transcende les différences climatiques pour réchauffer les cœurs de chacun, peu importe l'endroit où l'on se trouve. Les habitants rivalisaient de créativité pour embellir leurs maisons modestes, leurs toits recouverts de branches d'acacia, de feuilles de palmier et de lumières étincelantes.

Les fenêtres étaient agrémentées de décorations faites à la main, des sculptures en argile représentant des scènes bibliques de l'histoire de Noël, apportant une dimension culturelle profonde à cette célébration. Les marchés de Noël regorgeaient de délices sucrés, de produits artisanaux uniques, allant des tapis tissés avec des motifs traditionnels aux figurines en bois sculptées à la main, chacun racontant une histoire de talent local et de savoir-faire transmis de génération en génération. Les parfums enivrants de plats traditionnels s'échappaient des cuisines, mêlant cannelle, coco et épices exotiques dans un festin qui réunissait les cœurs et les papilles. Les étals colorés, installés tout le long du pont de la corniche, longeant le fleuve Congo, qui faisait face à sa capitale jumelle Kinshasa, débordaient de friandises sucrées, de fruits exotiques joliment présentés et d'épices parfumées, évoquant des parfums envoûtants rappelant les festivités de Noël. Sous le ciel étoilé, les réverbères semblaient diffuser une lueur plus douce et bienveillante pendant cette période de l'année. Des spectacles de danse traditionnelles et de musique remplissaient les rues, chaque rythme et chaque pas évoquant une histoire ancienne, offrant un éclat festif à cette saison.

On voyait les familles se réunir pour partager des repas festifs composés de mets locaux savoureux et de plats traditionnels, célébrant l'esprit de générosité et de partage de Noël. Les enfants jouaient, riants et portant des vêtements aux couleurs éclatantes, attendant avec impatience l'arrivée du Père Noël, ici représenté sous des traits africains, prêts à distribuer des cadeaux et des friandises aux plus jeunes. Au-delà de la magie éphémère, des décorations et des festivités, régnait une ambiance de paix et de fraternité, où la diversité des cultures se mêlait dans une célébration unificatrice de la saison des fêtes, rappelant à tous le véritable esprit de Noël.

Dans ce tableau en perpétuelle évolution, Zindzi Malanda, une jeune femme dynamique au regard vif, clôturait une journée trépidante avec un objectif précis en tête : terminer le grand Sapin à vœux disposé devant les tours jumelles de la capitale. Passionnée par les festivités, elle avait eu l'idée magistrale d'installer un gigantesque arbre à vœux pour le compte de la compagnie pour laquelle elle travaillait, une entreprise spécialisée dans l’événementiel et l'organisation de spectacles. Mais pour marquer encore plus les esprits, elle souhaitait proposer à son directeur, Monsieur Eugène, de recréer le conte du Casse-Noisette au cœur du hall des tours, servant de lobbies communs aux entreprises qui y logeaient. C'était l'un de ses contes de Noël préférés, découvert lors de ses voyages en Europe grâce à son père, Monsieur Malanda, un papa poule passionné par les festivités de Noël de l'enfance de Zindzi. Noël représentait une tradition sacrée pour la famille Malanda ! Pourtant, cette année, Zindzi avait choisi de le célébrer dans son pays natal, dont elle était retombée amoureuse et où elle avait décidé de se réinstaller depuis plus de deux ans. Après des études prestigieuses à l'université d'Oxford à Londres, elle avait fait le choix de revenir s'installer dans la capitale congolaise afin d'y apporter sa pierre à l'édifice. Elle voulait réellement participer au développement de son pays, même si sa part ne représenterait peut qu'une goutte d'eau dans la mer, tel le petit colibri. Au téléphone avec sa mère alors qu'elle accrochait la dernière étoile au sommet du sapin qu'elle décorait, elle s'expliquait sur les raisons de son choix auprès de sa famille, toujours installée à Londres pour des raisons professionnelles, afin de s'excuser de ne pas les rejoindre pour les fêtes.

— «Je pense que je serais plus efficace ici, Monsieur Eugène a besoin de moi dans ces périodes de"rush", maman » expliqua-t-elle à sa mère, qui lui demandait pour la énième fois si elle ne pouvait pas prendre le dernier avion pour Heathrow.

— « cela fait très longtemps que nous ne t'avions pas vu, et nous aurions espéré que tu sois là avec nous, Zi », répondit sa mère au bout du fil

— Je sais, rétorqua Zindzi, mais je veux célébrer ce Noël ici, avec mes nouveaux amis, et goûter à l'effervescence de la ville, et mamie est ici avec moi aussi...

Une vraie passionnée, vous me direz. Cependant, derrière cette ambition noble se cachait aussi en réalité une certaine vilenie. Zindzi redoutait les réunions familiales. Elle savait déjà comment cela aurait pu se dérouler... Sa mère lui demanderait pourquoi elle n’avait pas encore trouvé un mari aimant, comme si

c'était quelque chose qu'elle pouvait décider unilatéralement, et sa propre volonté. Son père lui reprocherait de ne pas avoir poursuivi une carrière dans la finance, comme si les chiffres étaient sa véritable passion... Quant à ses deux grands frères jumeaux, ils intimideraient quiconque s'approcherait d'elle, comme s'ils étaient ses gardes du corps. Sa petite sœur, la dernière de la fratrie, ne faisait en réalité l'objet d'aucun reproche de sa part, mais simplement le rappel d'un de ses plus grands souhaits : devenir maman. La simple pensée de ce vœu la plongerait dans une mélancolie qu'elle ne voulait pas ressentir en cette période...

"Non !" se fit-elle la réflexion alors que sa mère continuait à parler dans le fond du combiné de son telephone."Cette année, je veux un Noël qui m'appartient et selon mes termes !"

Plongée dans ses réflexions, elle ne remarqua même pas quand sa collègue et meilleure amie, Maya, s'approcha d'elle, agitant la main pour attirer son attention.

—"Zi ? C'est ta maman ?" chuchota-t-elle..

Zindzi leva les yeux au ciel. Elle acquiesça d'un mouvement de tête, mais se réjouit de pouvoir mettre fin à la conversation en prétextant que Maya avait besoin d’elle.

—"Maya a besoin d'aide maman, je dois raccrocher. Tu fais de gros bisous à tout le monde, embrasse Kevin, Zola et Elikia. Bisous, bisous..."

—"Mais je n'ai pas fini de..."

Sa mère ne termina pas sa phrase qu’elle avait déjà raccroché et s'empressait de redescendre pour rejoindre son amie.

—"Dire que tu vas passer Noël avec nous et le Vieux Eugène ici... Eh bien," plaisanta Maya.

—"Oh, tu connais ma mère. Je ne veux pas me lancer là-dedans cette année. Je vais rester ici avec vous et prendre en charge l'organisation du du spectacle..."

—"...que tu n'as toujours pas proposé."

—"C'est vrai, mais Monsieur Eugène apprécie toujours mes idées. Je ne pense pas qu'il s'y...